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RAMPANT RACISM?

(Version française plus bas)

When I arrived in Bolivia, it didn’t seem to me that racism was a big issue. Maybe it used to be years ago, I thought, before Evo Morales of indigeneous descent was elected president. In Bolivia, 55% of the population is indigeneous while another 30% has some indigeneous roots. The women proudly wear their chola outfit, and people in general are not shy about expressing their discontentment with the government.

To me, the Bolivian people seemed quite proud of its identity.

But when you start paying attention to details, you realize the situation is much different.

First, there was this banner near La Plaza del Estudiante in La Paz. It read: “Enough massacres!! Perpetrators of genocide must go to jail. Yes to a law against racism!!!”

Enough massacres!! Perpetrators of genocide must go to jail. Yes to a law against racism!!!

There was also a graffiti I didn’t fully understand at first. “If we, cholas, can’t come in, they will go to hell.” When I realized that a chola is a Bolivian woman wearing the traditional outfit and braids, it all became clear. Strangely reminiscent of the situation of the Jews in Europe during World War Two, when they were forbidden access to certain shops and businesses. Although unofficial here in Bolivia, could racism be that bad?

If we, cholas, can't come in, they will go to hell.

Then, in the mine of Candelaria in Potosi, I asked miners what was the hardest part of their job. They didn’t quite answer as they were so focused on shovelling the ore, it was noisy and they might have been a little high due to chewing coca leaves on a probably quite empty stomach. But my guide Gabriel, a former miner of 26 years old, said miners are still looked down upon by other Bolivians because of the work they do. “People insult them by calling them names, like ‘donkey’ for example. It’s hard for the children to hear that.”

The next day in Potosi as I walk on calle Nogales I stumble upon a graffiti: “Evo= Asno.” Uh! Just one more graffiti in Potosi, I thought. Seconds later I see the same equation on a windowsill. And another one! And another one! Seriously? Should this street be called “the Evo= Asno street?!”

So I go online to check the meaning of that mysterious word. Asno. And what do you think it means? … It means donkey, or dimwit, or ass… The very illustration of what Gabriel had said. Evo might not be a miner but he’s a dark-skinned former coca farmer.

Evo= donkey

Days later on a night bus from Tarija to Tupiza, in the south, I chat with my neighbour. His name is Roberto and he’s from the eastern part of Bolivia, el Oriente, where the vegetation is luxuriant, the weather very hot and humid, and the population of mixed origins.

Roberto says there is a form of racism between the Oriente East and the Andean West. He says Westerners accuse Easterners of despising them, while Easterners- who don’t relate very much to President Evo Morales- say Westerners don’t like them. All this was confirmed by Ruty, a sixty-year old hairdresser I met in Santa Cruz- the biggest city of the Oriente region.

And I must say I’ve felt the difference myself. I have found people in the Andes quite difficult to relate to, even for the shortest conversation. In el Oriente region, people are much more laid-back, open, willing to have a chat. They even engage the conversation with me whereas in the Andes, I was always the one who had to make the effort, which wasn’t always welcomed.

So, as it turns out, racism is a big issue in Bolivia. So much that a law* is being passed to put an end to it. It probably wouldn’t be a big deal if nothing else but racism and discrimination were at stake. But something else is: the freedom of the press.

Freedom of speech

We support the battle against racism and discrimination but not against the media. Freedom of speech is a universal right

For the law says the media that will publish racist and discriminatory ideas could be fined and shut down. Many people including journalists demand this article being removed, for when the freedom of the press is suppressed democracy is threatened. That’s why for the past few months and all over the country, journalists have been on hunger strikes and are having a petition signed to stop that law.

Freedom of speech! Making the media and the press quiet is dictatorship.

Hunger strike in Tarija

Back to where we started. Is there such a thing as a Bolivian identity? … How would you define it? … But does it have to- or can it- be defined?

*Ley de Lucha Contra el Racismo y Toda Forma de Discriminación

More About The Topic…

About the controversial articles of the law:
http://www.gobernabilidad.org.bo/noticias/2-noticias/540-ley-contra-el-racismo-y-toda-forma-de-discriminacion-promulgada

About the issue:
http://www.americaeconomia.com/politica-sociedad/sociedad/polemica-en-bolivia-por-ley-anti-racismo-que-preocupa-medios (in Spanish)

http://www.bbc.co.uk/news/world-latin-america-11497489 (in English)

* * * * * * *

RACISME ENDEMIQUE?

A mon arrivée en Bolivie, le racisme ne m’a pas spécialement paru être un gros problème. Peut-être que ça l’était il y a quelques années avant qu’Evo Morales, de sang indigène, ne soit élu président, me suis-je dit. En Bolivie, 55% de la population est indigène et 30% est métisse. Les femmes portent fièrement leur habit de chola et les gens en général n’ont pas peur d’exprimer leur mécontentement au gouvernement.

A mes yeux donc, le peuple bolivien semblait assez fier de son identité.

Mais à regarder de plus près, je me suis rendu que la réalité est bien différente.

Tout d’abord, il y a eu cette bannière près de La Plaza del Estudiante à La Paz. “Ca suffit les massacres!! En prison, les responsables de génocide! Oui à une loi contre le racisme!!!”

Il y a aussi ce graffiti que je n’ai pas tout à fait compris sur le coup. “Si nous les cholas ne pouvons entrer, ils finiront en enfer.” Quand j’ai su qu’une chola est une femme bolivienne portant l’habit traditionnel et les cheveux tressés, j’ai compris. Etrange réminiscence de la situation des Juifs en Europe pendant la deuxième guerre mondiale quand il leur était interdit d’entrer dans certaines boutiques et commerces. Bien que non-officiel en Bolivie, le racisme y est-il aussi présent que certains le prétendent?

Puis, dans la mine de Candelaria à Potosi, j’ai demandé aux mineurs quel était le plus difficile de leur vie de travail. Ils n’ont pas vraiment répondu car très concentrés sur les pelletées de minerai. Il faut dire aussi que c’était bruyant et qu’ils étaient sans doute un peu “high” vu qu’ils mâchaient de la coca le ventre probablement assez vide. Mais mon guide Daniel, un ancien mineur de 26 ans, a répondu que les mineurs sont toujours regardé avec mépris par les autres Boliviens à cause de leur travail. “Ils se font insulter, les gens les traitent ‘d’âne’ par exemple. C’est dur pour les enfants d’entendre cela.”

Le jour suivant, toujours à Potosi et alors que je me promène rue Nogales, je tombe sur un graffiti: “Evo= Asno.” Tiens! Juste un graffiti de plus, me suis-je dit. Quelques secondes plus tard, même équation sur un rebord de fenêtre. Puis un autre! Et encore un autre! Sans blague?! On devrait baptiser cette rue “la rue Evo=Asno”!

Une fois sur internet, je vais chercher la définition de ce mot mystérieux. Asno. Et à votre avis, qu’est-ce que cela veut dire?… Eh bien cela signifie âne, idiot, connard… L’illustration même du propos que tenait Daniel dans la mine. Evo n’est peut être pas mineur, mais il a la peau bien foncée et était cultivateur de coca avant de devenir président.

Quelques jours plus tard dans le bus de nuit qui part de Tarija pour Tupiza, je discute avec mon voisin. Il s’appelle Roberto et vient de l’Est de la Bolivie, el Oriente, là où la végétation est luxuriante, où il fait chaud et humide, et où la population est très métissée.

Roberto m’explique qu’il y a une forme de racisme entre l’Est-Oriente et l’Ouest andin. Il dit que l’Ouest accuse l’Est d’être méprisant, tandis que l’Est (qui ne se retrouve pas beaucoup en la personne d’Evo Morales) affirme que l’Ouest ne les aime pas. Tout cela m’a été confirmé par Ruty, une coiffeuse sexagénaire de la grosse ville de la région Oriente: Santa Cruz.

Et je dois avouer que j’ai moi-même senti la différence. J’ai trouvé difficile de tisser des liens avec les populations des Andes, ne serait-ce que pour la plus courte des conversations. Dans l’Oriente, les gens sont beaucoup plus relax, ouverts et prêts à bavarder. Il leur arrive même d’engager la conversation, alors que dans les Andes, c’est toujours moi qui ai dû faire l’effort, lequel n’était pas toujours très bien accueilli.

Ainsi, le racisme est bien présent en Bolivie. C’est même un sujet tellement d’actualité qu’une loi* visant à y mettre un terme est sur le point de passer. Cela ne ferait sans doute pas beaucoup débat si uniquement le racisme et la discrimination étaient en jeu. Mais il se trouve que cette loi menace autre chose: la liberté de la presse.

Cette fameuse loi stipule en effet que les médias qui publieront un propos raciste ou discriminatoire pourraient avoir une amende et devoir mettre la clef sous la porte. Beaucoup de gens parmi lesquels de nombreux journalistes exigent que l’article en question soit retiré, car qui dit suppression de la liberté de la presse dit mise à mal de la démocratie. C’est pour ça que depuis quelques mois dans tout le pays les journalistes multiplient les grèves de la faim et font circuler des pétition pour bloquer cette loi.

Retour à la case départ. Y a-t-il finalement, une identité bolivienne? … Et par quoi se définit-elle? … Mais est-il vraiment nécessaire de la définir?

Pour En Savoir Plus…

Sur les articles controversés de la loi:
http://www.gobernabilidad.org.bo/noticias/2-noticias/540-ley-contra-el-racismo-y-toda-forma-de-discriminacion-promulgada

Sur le sujet:
http://www.americaeconomia.com/politica-sociedad/sociedad/polemica-en-bolivia-por-ley-anti-racismo-que-preocupa-medios (en Espagnol)

http://www.bbc.co.uk/news/world-latin-america-11497489 (en Anglais)

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